La grande pêche foire

Diplômée des Arts Décoratifs de Paris et en fin de cursus aux Beaux-Arts de Paris, Mona Cara est une artiste plasticienne née en 1997. 

Au croisement entre la tenture d’Histoire et la bande dessinée, Mona Cara tisse des fresques contemporaines pop. En trame, les bizarreries de l’homme moderne et le désastre écologique qu’il engendre. Des situations absurdes et brûlantes d’actualité se télescopent jusqu’à saturer la composition, transformant le chaos du monde en une joyeuse apocalypse. 

 

 

Par l’alliage entre une technique héritée de l’industrie, le tissage jacquard, et des techniques manuelles, elle explore des formes picturales et sculpturales. S’immiscant dans le cadre industriel, elle s’empare du codage informatique pour générer des croisements de fils aléatoires et suprenants. Le paradoxe se trouve au centre de son travail, tant dans sa réalisation qui défie les lois de la production de masse, que dans sa symbolique. 

« La Grande pêche foire » est une installation de tapisseries jacquard monumentales pensée pour le site des Salins d’Hyères dans le Var, en lien avec le Conservatoire du Littoral. La préservation de cette réserve naturelle au centre du double tombolo étant un enjeu crucial, Mona Cara a imaginé un scénario à la fois drôle et catastrophique qui questionne nos pratiques environnementales. 

 

 

Au centre du récit, un tissage de 8 mètres de long, « La Mer poubelle », une mer déréglée et déliquescente, en proie à une canicule sous-marine, accueille des hybridations loufoques et foisonnantes, empêtrées dans un grand filet. Autour de cette pièce principale gravitent, comme des occurrences visuelles, un trio de marionnettes, figures de pouvoir qu’on tente de repêcher – ou pas : « Le Dictateur », « La Madone du château de clims » et «Le Bonhomme ballon ». À double lecture, les tissages recto verso à l’allure faussement enfantine invitent à se confronter à l’envers du décor. 

Projet réalisé avec le soutien et le savoir-faire des créatrices textile et des ouvriers des Tissages de Charlieu, de pêcheurs-ramendeurs du Havre et d’un artisan métal à Hyères.