Curandera, est une installation audiovisuelle de Laura Huertas Millán autour de la plante de la coca (Erythroxylum coca), plante stigmatisée et criminalisée depuis la colonisation des Amériques. Au cœur des cosmogonies et des politiques des peuples autochtones des Andes, la coca est une personne et une déité ; elle inspire ici un récit cinématographique, entre fiction et ethnographie expérimentale. (...)

La fiction de Curandera est le résultat d’une recherche de longue haleine autour des impositions épistémologiques coloniales, et de leurs violences concrètes et politiques. Tandis que les nations autochtones étaient massacrées par les Européens dans Abya Yala, leurs savoirs et cultures étaient interdits voire expoliés, et que les genres et sexualités considérés comme dissidents étaient criminalisés et réprimés. Ma recherche autour de la plante de la coca me permet de questionner ces binarismes coloniaux (nature/culture ; homme/femme ; écologie/technologie) ; mes personnages naviguent ces héritages, ces traumatismes, tout en rappelant à notre mémoire les résistances qui ont toujours été là.

La première partie du projet a été montrée lors de la biennale de Sharjah en février 2023.