EMPIRE DES EAUX, EMPIRE DES SONGES

Le Centre des monuments nationaux et le Conservatoire du littoral présentent la création de Fanny Taillandier « Empire des eaux, empire des songes », une double installation lumineuse de l’autrice dans la tour de Constance aux Tours remparts d’Aigues-Mortes et au Phare de l'Espiguette (à venir).

Réenchanter le monde, c’est l’objectif de Mondes nouveaux, un programme novateur qui donne carte blanche aux artistes dans tous les champs de la création contemporaine.

La période que nous traversons depuis plus d’un an sépare bien deux époques. Une évidence s’impose à celles et ceux qui s’efforcent d’en dégager la portée historique : tout est à refaire. Aussi cette période d’entre-deux, qui flirte avec la catastrophe, invite-t-elle à se ressaisir, pour tâcher de tirer un bilan du passé, dresser un portrait du présent, mais aussi rêver de mondes nouveaux.

 

L’ŒUVRE 

Cette installation lumineuse s’inscrit dans le cadre de la série ouverte « Empires », qui est constituée de formes textuelles qui peuvent être des fictions, des essais, mais aussi des livres de photo, des installations, voire tout autre support que l’autrice, Fanny Taillandier, aura l’idée d’y inclure par la suite. Après Par les écrans du monde (2018) et Farouches (2021) aux Éditions du Seuil, la série ouverte « Empires » se prolonge en 2022, avec l’essai Delta et la double installation lumineuse aux Tours et remparts d'Aigues-Mortes et au Phare de l'Espiguette, intitulée « Empire des eaux, empire des songes ». 

Avec « Empire des eaux, empire des songes », partie I aux Tours et remparts d’Aigues-MortesFanny Taillandier propose un dialogue avec la Camargue à travers une installation lumineuse sous forme d’un panneau défilant avec LED. Présentée dans la tour de Constance sur les remparts d’Aigues-Mortes, cette expérience poétique et littéraire met en récit les questionnements posés sur l’écologie, l’histoire, les libertés et aspirations de chacun. Réinvestir l’usage d’un panneau défilant, objet standard de l’information utilisé dans l’espace public (train, gares, communes etc…) au sein de la tour de Constance, lieu chargé d’histoire ayant eu plusieurs usages, permet d’incarner la continuité à travers les siècles.

L'humour et la poésie sont utilisés comme des techniques de reformulation critique et ludique des non-dits de l'aménagement, mais aussi du récit national qui l’accompagne.  En nommant des victimes de l’histoire d’Aigues-Mortes à travers les siècles (des Croisades au massacre des Italiens et des guerres de religion au changement climatique), le dispositif rend à celle-ci ses ambiguïtés, et perpétue la mémoire de ce que le récit national oublie souvent : celles et ceux qu’il exclut.

Au-delà du caractère textuel de l’œuvre, l’installation lumineuse viendra colorer la tour de Constance et dévoiler ses volumes et ombres.

FANNY TAILLANDIER

Fanny Taillandier a grandi, vit et travaille en banlieue parisienne. Elle a été professeure agrégée de lettres dans plusieurs lycées de Seine-Saint-Denis, caissière à Décathlon et éclairagiste d’une salle de stand-up à Marseille. Elle tient une chronique dans le magazine Mouvement et publie des enquêtes pour différents magazines et revues. Elle collabore régulièrement avec des photographes pour des livres d’art.

Elle a publié quatre fictions : Les Confessions du monstre (2013), Les États et empires du lotissement Grand Siècle (2016), Par les écrans du monde (2018) et Farouches(2021), récompensées de plusieurs prix littéraires.  En mai 2022 paraît Deltarécit documentaire sur le delta du Rhône et son aménagement. Les trois derniers titres font partie de la série ouverte Empires.