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- Actualités - Gäelle Choisne, une artiste qui aborde avec brio l’impact de la colonisation
Il est l’un des premiers projets à voir le jour de Mondes Nouveaux, le programme de soutien à la jeune création du Ministère de la culture. “Monument aux Vivant·es”, le projet évolutif de performance-chorégraphie collaboratif de l’artiste Gaëlle Choisne était inauguré le 10 mai au Palais de la Porte Dorée, à Paris. Elle nous raconte.
Gaëlle Choisne est de ces artistes qui activent. Manière, en l’énonçant, de les distinguer de certain·es autres : les artistes activistes, toujours en péril d’être récupéré·es par les institutions. On connaît, en effet, la longue histoire qui se répète, par cycles, de la critique frontale métabolisée par les centres mêmes qu’elle pourfend, étendant comme effet retors la puissance de ces derniers. Cela fut le cas de la critique institutionnelle, dès lors catégorie à part entière de l’art validé, biennalisé, globalisé.
Plus récemment, lors de la dernière vague en date d’art activiste, qui prenait son essor à la fin de la décennie 2010, on prenait également la mesure de l’épuisement de ces artistes-là. Ceux et celles qui dénonçaient la complicité des grandes institutions muséales avec le pouvoir économique, doublé de son envers visant à maintenir, main dans la main, l’exclusion historique des sujets non-majoritaires. Cette génération d’artistes-là, aujourd’hui, est la même qui songe à quitter l’art, et veut panser les plaies physiques et mentales laissées par ses ambitions de réforme.